


Julie Anselmini, maître de conférences en littérature française Structure de recherche associée à la MRSH : LASLAR Date : 19/03/2015 Lieu : Université de Caen Durée : 28:22 | ![]() |
Cette communication a été donnée dans le cadre du colloque intitulé Récits de spectateurs, modèles d'expérience ? (XVIII-XXI siècles), organisé par l'équipe LASLAR, qui s'est tenu à l'Université de Caen Basse-Normandie du 18 au 20 mars 2015.
Ancienne élève de l’ENS (Paris), agrégée de Lettres modernes, Julie Anselmini est Maître de conférences à l’Université de Caen et membre du LASLAR (EA 4256). Spécialiste de la littérature française du XIXe siècle, ses travaux portent plus spécifiquement sur l’œuvre de Dumas père (elle a publié Le Roman d’Alexandre Dumas père ou la Réinvention du merveilleux chez Droz en 2010, et dirigé le volume collectif Dumas critique paru aux Presses universitaires de Limoges en 2013), sur l’écriture du merveilleux au XIXe siècle (elle a récemment co-organisé un colloque sur l’émerveillement en littérature), sur l’écriture romantique de l’Histoire et sur la critique des écrivains : elle a co-dirigé en 2014 un numéro de la revue Elseneur sur « l’Anti-critique des écrivains au XIXe siècle », et consacré plusieurs articles à la critique de Barbey d’Aurevilly ou de Gautier.
Résumé de la communication
Pendant la quasi-totalité de sa carrière, de 1837 jusqu’à sa mort en 1872, Gautier a rédigé chaque semaine ou presque dans plusieurs journaux le feuilleton dramatique – c’est-à-dire la rubrique de critique théâtrale, qui prenait place au « rez-de-chaussée » du journal. Le premier enjeu de la communication est d’explorer ces articles, récits d’un spectateur de profession, afin d’examiner comment s’y inscrit l’expérience concrète de ce spectateur, comment s’y énonce sa subjectivité, et dans quelle mesure y affleure une écriture de soi. Est examiné ensuite comment chez cet auteur, le récit du spectateur ne se cantonne pas dans ces écrits critiques, mais déborde largement sur le reste de sa production. Le dernier essai de Gautier, son Histoire du Romantisme (publiée l’année même de sa mort) revient en effet de manière rétrospective et nostalgique sur une expérience de spectateur qui fut aussi une expérience héroïque. Quant au Capitaine Fracasse, son dernier roman, dont on a beaucoup dit qu’il était un « roman des comédiens », la communication montre pour finir qu’il est d’abord un roman du spectateur, nourri et façonné, non plus par les souvenirs idéalisés de ce spectateur, mais par le rêve démiurgique de celui-ci.